Notre ambition : être des ambassadeurs de l’esprit critique

À KuriOz, nous commençons souvent nos séances en expliquant que nous ne sommes ni des enseignants, ni des spécialistes : ni d’une matière, ni d’un sujet.

Nous sommes des « remmeteurs en question ». Notre intérêt n’est presque pas dans la réponse qui sera apportée, mais bien dans le chemin de pensée qui permet de se questionner.
À travers l’éducation, les expériences vécues, et l’influence de notre entourage, nous avons bâtis des croyances. Sur le socle de notre éducation, nous sommes souvent pétris de certitudes, et d’opinions profondément ancrées. Notre esprit critique, s’il n’est pas entraîné, aiguisé, risque bien de se prendre les pieds dans le tapis de nos convictions !

Notre ambition : être des ambassadeurs de l’esprit critique, aider nos publics à prendre autant de hauteur que de recul. Pour d’une part, voir la situation dans sa globalité, dans son aspect systémique, et d’autre part sortir de son propre prisme, et mettre d’autres lunettes que celles que nous avons façonnées au fil de notre existence.
L’esprit critique, c’est finalement un esprit voyageur, qui au fil de ses pérégrinations, se forge, s’affine, s’autocritique pour mieux s’approcher de la vérité.

« Alors que chacun de nous est soumis à un flot continu d’informations, le défi est moins de lutter contre l’ignorance que contre l’illusion de connaissance. Il est plus facile d’apprendre des choses à une personne qui sait qu’elle ne sait rien, qu’à celle qui croit savoir alors qu’elle ne sait pas. » Albert Moukheiber

Mais par où commencer ?

Par où commencer, quand c’est tout le système éducatif qui nous apprend à retenir plutôt qu’à questionner ?
Par où commencer, quand l’opinion des jeunes a si peu de place dans les médias, et que celles et ceux qui prennent la parole sont ignoré·es, moqué·es voire ridiculisé·es, à l’instar de la célèbre Greta Thunberg ?
Par où commencer dans une société si polarisée, qu’il devient presque impossible de se mettre à la place de l’autre ?

En Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale, le jeu est notre porte d’entrée. Il permet une approche douce et dédramatisée de sujets parfois anxiogènes ou sensibles. Surtout, il permet d’expérimenter des situations et d’expérimenter l’empathie. Par le débriefing qui suit tout jeu, nous amenons le public rencontré à s’interroger sur ce qu’il vient de vivre : quelles émotions vous ont traversé·es ? pourquoi le jeu nous a-t-il amené à cette situation ? quels liens peut-on faire avec la réalité ? pourquoi ? d’où ça vient ? etc. En amenant ainsi le public à se questionner, nous l’invitons à tout remettre en perspective, à changer d’angle de vue. En d’autres termes, à exercer son esprit critique.

L’esprit critique est un privilège, que nous souhaitons offrir à tous·tes. Un cadeau qui permet de mieux comprendre les autres et la société, de faire des choix éclairés, et de ne pas se faire avoir par une fake news, ou par un discours éloquent mais trompeur.

L’esprit critique est la colonne vertébrale de nos actions. Dans un groupe, laissez la place à une parole dissonante, c’est se risquer à des rires ou de l’incompréhension, mais c’est aussi inviter à comprendre d’autres discours, chercher comment il s’est construit, sur quelles croyances et quels vécus.

Un projet ambitieux et essentiel

Dans une société qui attend de nous d’avoir un avis sur tout et de choisir son camp sur chaque sujet, et où les doutes et les nuances n’ont que peu de place dans l’espace médiatique, il est plus qu’essentiel de prendre le contre-pied et d’inviter chacun et chacune à user d’esprit critique.
C’est tout l’enjeu de nos interventions, offrir le cadeau de se mettre à la place d’un·e autre, de déconstruire ses représentations, de nuancer ses opinions, de percevoir les inégalités et injustices que peuvent subir certaines populations, et de prendre le contre-pied de nos propres biais cognitifs qui nous empêchent parfois de réfléchir avec justesse.